(le terme « krak » dérive du syriaque karak signifiant « forteresse ») ou Qal`at al-Hosn1 (« la forteresse imprenable ») est un château fort, emblématique de la Renaissance du XIIe siècle. Datant de l'époque des croisades, il est situé dans l'ouest de la Syrie, sur les derniers contreforts du jabal Ansariya. Depuis 2006, il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO2.
Les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem gérèrent le fort de 1142 à 1271, date de sa conquête par Baybars, sultan des Mamelouks. Cette conquête mit fin à 129 ans d'invincibilité du fort.
Thomas Edward Lawrence, en le découvrant en 1909, le jour de son 21e anniversaire, le qualifia de « plus beau des châteaux du monde, certainement le plus pittoresque que j’aie vu, une véritable merveille3. »
La première croisade
En janvier 1099, à l'arrivée de la première croisade, la garnison kurde fut évincée par Raymond de Saint-Gilles qui abandonna les lieux presque immédiatement, son objectif étant Jérusalem. Il tenta en vain de reprendre la forteresse en avril 1102 et c'est finalement Tancrède, le régent d'Antioche, qui s'en empara en 1110 et y installa une garnison franque sous l'autorité du comte de Tripoli. En 1115, une offensive d'Arslan, l'émir d'Alep, fut repoussée.
Au fil des années, l'importance du Krak des Chevaliers crut parallèlement à l'influence des croisés vers l'est mais le coût de sa maintenance conduisit Raymond II à le confier à la garde des Hospitaliers (1142). C'est de cette époque que date le nom « Krak des Chevaliers ».
Sous l'impulsion des Hospitaliers, plusieurs autres ouvrages défensifs furent construits dans les environs et le Krak des Chevaliers fut dès lors relié par signaux de feu et par pigeons voyageurs aux fortifications de Gibelacar et Chastel Rouge (Hospitaliers) et de Chastel Blanc et Arima (Templiers).
La deuxième croisade
À partir du milieu du xiie siècle, à la suite de la chute des Seldjoukides, aux victoires de Zengi sur les croisés (perte d'Édesse), à l'échec du siège de Damas par la deuxième croisade, et à l'arrivée au pouvoir de Nur ad-Din, un front musulman uni se dessina et la pression sur les croisés — et donc sur le Krak des Chevaliers — se fit plus forte.
En 1157, un important tremblement de terre ébranla le château et Raymond du Puy, le grand maître des Hospitaliers, le fit restaurer et agrandir grâce à un financement du roi de Bohême. Ce fut la première d'une série de quatre phases de travaux qui s'échelonnèrent sur un siècle et demi (1144-1170, 1170-1202, 1250-1271 et 1271-1285).
En 1163, Nur ad-Dîn tenta de s'emparer du Krak mais son armée fut mise en déroute au pied même de la forteresse par une attaque surprise de la cavalerie franque qui poursuivit et décima les fuyards. Un second siège échoua aussi en 1167.
Un second tremblement de terre (1170) ayant causé des dégâts considérables, le krak des Chevaliers fut reconstruit et consolidé en incluant de nombreux éléments d'architecture militaire empruntés aux Byzantins.
Saladin eut beau infliger de nombreuses défaites aux croisés, il ne put s'emparer du Krak des Chevaliers. À sa mort, en 1193, l'unité des musulmans se fragmenta et le danger se fit moindre pour la forteresse qui entra alors dans son âge d'or, couvrant une surface totale de 2,5 hectares protégée par deux enceintes concentriques entièrement indépendantes. Le Krak hébergeait une garnison de 2 000 hommes et possédait des vivres pour cinq ans.
Source : Wikipedia
Photo : Reddit.com
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