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Azay-le-Rideau.


L'histoire d'Azay-le-Rideau prend ses racines dès 1119. Son nom lui vient de l'un de ses premiers seigneurs, le chevalier Ridel, qui entreprend l'édification d'une forteresse destinée à protéger la route entre Tours et Chinon.

Azay se situe dans l'ancienne province de Touraine, relevant d'abord des comtes de Blois, puis d'Anjou à partir de 1044 (les comtes d'Anjou sont les Plantagenêts à partir de 1060, et accèdent au trône d'Angleterre en 1154 avec Henri II qui meurt en 1189 à Chinon). Le premier château médiéval d'Azay est construit aux alentours de 1119 par l'un des premiers seigneurs du lieu, Ridel (ou Rideau) d'Azay, cité dans une charte de Marmoutier, qui édifie une forteresse défensive censée protéger la route entre Tours et Chinon. Un Ridel ou Rideau d'Azay et de Rillé est cité en 1143 et 1153. Le capétien Philippe Auguste, roi de France en 1180-1223, évince les Plantagenêts de la Touraine vers 1204 en battant le dernier fils d'Henri II, Jean sans Terre, et finit par rétablir la famille Ridel/Rideau qu'Henri II avait spoliée : ainsi, Hugues Ridel et son frère Geoffroy Ridel sont des chevaliers de Philippe Auguste ; l'abbaye de Marmoutier cite encore un Guy d'Azay en 1290. On perd alors la trace des sires d'Azay, domaine probablement passé à la Couronne.

Des seigneurs d'Azay3 apparaissent de nouveau à partir de la 2e moitié du xive siècle : l'érudit Jacques-Xavier Carré de Busserolle cite le premier maréchal Boucicaut vers 1360 (aussi acquéreur de la Bourdaisière) : cela reste à confirmer.

Puis Azay est aux mains de la famille de Marmande alliée à celle de La Haye-Passavant, Pierre de Marmande et de St-Michel-sur-Loire ayant épousé Isabelle de La Haye-Passavant. Leur fille Marguerite de Marmande (vers 1335 - vers 1371), dame de Marmande (à Vellèches et Marigny), La Haye-(Descartes), Azay, Cravant-les-Côteaux, La Roche-Clermault, Saint-Michel-sur-Loire, Chezelles et Savary, Faye-la-Vineuse, est en 1357 la femme de Jean III comte de Sancerre (1334-1402/1403).

Leur fille Marguerite de Sancerre (vers 1355-1418), comtesse de Sancerre et dame d'Azay, ne transmet pas tous ses nombreux fiefs à sa descendance (les Orléans-Longueville, les Bueil, les Chaumont d'Amboise), issue de son deuxième mariage avec Béraud II dauphin d'Auvergne (1333-1499 ; le premier mari de la comtesse Marguerite fut Gérard V Chabot de Retz) : elle laisse Azay et La Haye à son quatrième et dernier époux, le maréchal Jacques de Montb(e)ron (vers 1350-1422 ; épousé en 1408). En fait, Jacques de Montbron vendra La Haye, et ses fils François Ier et Jacques de Montbron se verront disputer Azay par le fils de la comtesse Marguerite, le dauphin Béraud III (1380-1426), qui vend finalement Azay à Jean le Gallois du Puy-du-Fou († vers 1441) le 14 mai 1422.

Le fort d'Azay est brûlé par Charles VII en 1418 lorsque le roi, de séjour à Azay sur la route de Chinon, est provoqué par les troupes bourguignonnes qui occupent la place forte. Le capitaine et 350 soldats sont exécutés, et le village garde d'ailleurs jusqu'au xviiie siècle le nom d'Azay-le-Brûlé, qui est aussi celui d'une commune des Deux-Sèvres et d'Azay-sur-Indre.

La veuve de Jean du Puy-du-Fou, Marie d'Auxigny, est alors la dame d'Azay avec son deuxième mari épousé vers 1442 (leur fils René de Montgomery sera le père de Jacques de Montgomery de Lorges, capitaine de la Garde écossaise, et le grand-père du célèbre Gabriel) ; puis la fille aînée de Marie d'Auxigny, Catherine du Puy-du-Fou, transmet Azay à son mari Fouques de Bois-Jourdan, et à leurs enfants Jehannet du Bois-Jourdan (qui cède Azay en 1504 à Antoine de Loubes, époux de Renée de Daillon — fille de Jean (de) Daillon du Lude, une descendante des Bueil et des Fontaines : cf. Jean III — mais le fils de Jehannet, Charles du Bois-Jourdan, réussit à récupérer cette part d'Azay vers 1505/1507 et jusque vers 1509/1510), et Jeanne/Catherine du Bois-Jourdan, cette dernière étant la première femme († avant 1497) de Jacques de Bueil (vers 1462-1513), comte de Sancerre (fils d'Antoine de Bueil — aussi seigneur de Vaujours, de Montrésor et d'Ussé — petit-fils de l'amiral Jean V de Bueil, arrière-petit-fils de Jean IV et de Marguerite-Dauphine, la dernière fille de la comtesse Marguerite et du dauphin Béraud II, donc un arrière-arrière-arrière-petit-fils du comte Jean III de Sancerre).

Décrit par Balzac qui y déjeune une fois, comme « un diamant taillé à facettes serti par l’Indre », Azay-le-Rideau est un des plus célèbres châteaux de la Loire.

Relativement petit, le corps de logis s'articule en un corps principal et une aile en équerre, quadrillés de bandeaux horizontaux, entourés par l'Indre et par un parc boisé. Chaque angle est pourvu d'une tourelle. Le centre du bâtiment est désigné par l'entrée monumentale, ainsi que par l'escalier d'honneur à rampes droites qui dérègle le rythme des fenêtres : il dispose en effet de trois étages de baies jumelées formant des loggias et un fronton ouvragé, décalés par rapport au réseau des fenêtres du reste de l'édifice. Cet élément à grande valeur décorative est composé de plusieurs ornements à la mode italienne : colonnes, pilastres, coquilles, médaillons, etc.




La salamandre de François Ier et sa devise : « Nutrisco et extinguo ».


La porte d'entrée, semblable aux arcs de triomphes romains est orné des initiales de Gilles Berthelot et de sa femme, tandis que la partie inférieure des baies est décorée de la salamandre et de l'hermine, en référence au roi François Ier et à son épouse Claude.

Les volées portant le plafond de l'escalier d'honneur sont ornées de caissons encadrant des médaillons sculptés représentant des visages ou bustes de personnages vus de profil, certains du xvie siècle, série qui fut continuée par l'ajout de « la filiation des rois et reines de France de Louis XII jusqu'à Henri IV » commandée par Armand-François de Biencourt. Les clés d'arc présentent des sculptures très travaillées.

Mais cette inspiration italianisante alterne avec des références féodales devenues éléments de décor. Ainsi, on observe la trace de mâchicoulis sur les toits et d'un chemin de ronde sur les murs extérieurs dont la disposition - courant sur trois côtés et se prolongeant derrière les fenêtres ouvertes dans le parapet - rappelle celle du château de Montsoreau. Tout cela mêlé à de hautes toitures, ornées de poivrières effilées et de longues lucarnes.


Source : Wikipédia.

Photo : rideau-CMN-leonard-de-serres.

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