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Photo du rédacteur Knights Times

Les Templiers en Normandie des gestionnaires avisés, pas des guerriers.


Les Templiers normands, recensés au moment de l’interdiction de l’ordre, n’avaient jamais combattu en Terre sainte, mais géraient habillement leurs domaines.

Les interrogatoires, les inventaires qui suivirent l’arrestation des Templiers, le 13 octobre 1307, fournissent aujourd’hui aux historiens de précieuses indications sur la population templière. Les archives permettent de mieux savoir qui étaient ces redoutables moines -soldats, en particulier en Normandie, où des recherches en particulier par l’historien Michel Miguet.

En ce début du XVI siècle, la province de Normandie ne compte qu’une trentaine de Templiers. La plupart ne sont pas chevaliers, mais seulement sergents. Dans le diocèse de Bayeux, les commanderies de Baugy, Bretteville le Rabet et Couval abritent chacune trois sergents. Seule la commanderie de Voismer est dirigée par un chevalier. A Lauvigny dans le diocèse de Sées, on ne dénombre qu’un seul Templier, le commandeur. La plus importante maison de Normandie, Saint- Etienne de Renneville, ne dispose dans ses rangs que de cinq Templiers et aucun d’entre eux n’est chevalier. Les sergents sont donc plus nombreux que les chevaliers.

Au moment des interrogatoires, à partir de 1307 les Templiers normands sont âgés approximativement de trente-cinq ans, avec une majorité entre trente-cinq et cinquante ans. Pour la plupart d’entre eux, la Normandie est le pays qui leur a donné le jour, et ils n’ont jamais quitté leur province. Ils n’ont donc pas combattu en Terre sainte, d’où les Templiers ont d’ailleurs été chassés en 1291. Ils se montrent beaucoup plus experts dans la gestion des domaines agricoles que dans le maniement des armes. Selon une étude plus large, s’étendant à tout le royaume, le Templier le plus âgé en 1307 se nomme Gautier de Paians, et il se dit octogénaire. Cependant le plus ancien dans l’ordre est un certain Guillaume de Liège, admis en 1248 et donc Templier depuis cinquante-neuf ans. Une recherche historique concernant la commanderie de Vaour entre Quercy et Rouergue, montre que les chevaliers templiers sont tous d’origine noble, ce qui est probablement le cas dans l’ensemble des commanderies.

Les Templiers normands, peu nombreux, disposent en revanche d’une domesticité assez abondante. A Courval, treize personne travaillent au service de l’ordre sans en faire partie : un fabricant de chandelles, un berger, un porcher, un vacher, un meunier… La commanderie de Bretteville- le- Rabet, au milieu de terres très fertiles, emploie quatre bouviers, un clerc, un cuisinier… La commanderie de Baugy compte quant à elle vingt-sept serviteurs : six valets chargés de l’entretien des charrues et harnais, un vacher, deux porchers, un gardeur d’oies, un gardeur de poulains, un cuisinier-brasseur, un forestier. A Courval et Baugy travaillent aussi quelques femmes, occupées à de modestes fonctions : servantes, laitières… Cependant, la présence de femmes à l’intérieur d’une commanderie est peu conforme à la règle de l’ordre. Entre Templiers et domestiques existent des relations de proximité, de promiscuité, ce qui n’exclut pas parfois de violence.

Source : Bruno Vincent

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